Cette fois-ci, c'est un essai curiosité car non, je n'envisage pas de passer sur un roadster 250 pour partir à la conquête du bitume et au delà en compagnie de bagages et passagère
J'avais envie de voir ce que ça donne car il est vrai qu'en comparaison d'une Gladius dont la finition globale laisse à désirer, cette p'tiote 250 avait l'air d'avoir mis la barre plus haut... et ça se vérifie !
voilà un modèle identique à celui testé...
T'façon elles sont toutes pareilles !
Ce jour là, mon concessionnaire habituel, devenu bon pote, un peu dans le jus, me balance les clés depuis l'autre bout de la concess' en ajoutant "c'est bon, une Suzuki tu sais comment ça marche ?". Pas de papiers signés, pas de photocopie de permis, rien. C'est dire si Johan me connait et me fait confiance
Clé dans le contact, embrayage, démarreur et "oh ! ça chante pas si mal pour une deux et demi !". Ça reste de la sonorité de pot d'origine hein, mais c'est pas si moche. Je l'enfourche et je constate qu'il y a un pot de chaque côté de la roue arrière, en position basse. Esthétiquement, je suis fan de ce choix de plus en plus rare (on ne trouve plus ça que du côté de la Yamaha TDM 900), mais d'un côté pratique je me dis qu'il va falloir faire gaffe dans la circulation, c'est autrement plus encombrant qu'un Ixil sur une Gladius, et en plus y'en a des deux côtés.
Bref, j'empoigne l'embrayage, je tape un petit coup sur le sélecteur de vitesse, l'indicateur de rapport engagé passe comme prévu du 0 au 1, alors je relâche très progressivement l'embrayage à la recherche du point de friction, sans toucher à la poignée des gazs, et là première surprise, je sens ledit point mais la moto ne bouge pas et tend à s'étouffer. Bon, je mets un peu de gaz pour l'aider et deuxième surprise "bordel ça avance pas elle a un problème ou... Ah oui c'est vrai, c'est une deux et demi
Et bien c'est sûr qu'il faut oublier d'où on vient (V-Twin 650 !) quand on roule là dessus, c'est un autre monde... Le bicylindre parallèle n'offre que 25 chevaux, et en plus il faut les chercher ! C'est sûrement suffisant en ville, me dis-je, mais à peine, car pour opérer un dépassement il faut vraiment tirer dans le moteur... ça m'a fait bizarre, à un feu vert, de voir les scoobites et autres atrocités mutantes à 3 roues partir plus vite que moi en conduite cool...
La position de conduite est vraiment très, très, très semblable à celle de la Gladius, à croire que c'en est une en version bébé ! Le frein avant est très satisfaisant, tout comme l'arrière. Les rétros sont, encore une fois, pas évident à régler rapidement, mais une fois ce détail passé, offrent une visibilité correcte. Les gommards de 110 de large à l'avant contre 140 à l'arrière associés à poids correct de 180kg (beaucoup pour une 250cm3 cependant, je trouve) offrent une maniabilité digne d'un vélo, un évitement se fait les doigts dans le pif, la petite est très agile !
Revers de la médaille, la relative faible largeur des pneus prévient une mise sur l'angle trop poussée, en effet l'arrière m'a rappelé à l'ordre une fois ou deux lors de "grosse" mise sur l'angle, mais peut-être les restants de parafine n'y étaient pas pour rien
Le moteur est aussi souple qu'un(e) contorsionniste, acceptant de reprendre, à froid, en 4ème, en dessous des 2000trs/min, mais vraiment tout doucement... Encore un moteur impossible à faire cogner de la part de Suzette ! C'est en revanche une moto qui se conduit, même en roulant cool, bien plus haut dans les tours que la Gladius, là où en ville le compte-tours oscille, sans faire d'excès ni de zèle, grosso merdo entre 2000 et 5000trs/min, sur l'Inazuma c'est plus du 3000-7000. Et si on a un peu de couple en bas, le moteur est totalement anémique sur cette plage, 25 poneys obligent...
Jusque là, si je voyais une partie cycle étonnamment bien réussie, à la fois confortable et stable sur des imperfections, avec un train avant léger et précis notamment, j'étais déçu par le moteur fade et sans caractère, même pour une deux et demi. J'ai alors décidé de voir ce qu'il avait dans le ventre avec une zone rouge plus loin que sur la Gladius (le rouge commence à 11.000trs/min et le compteur est gradué jusqu'à 13.000). Je me cherche alors une grande avenue dégagée de voitures et de feu rouges et je pousse les rapports. Le bruit du moteur, pas désagréable mais discret jusqu'à 6500-7000trs/min, change presque brutalement au delà, pour devenir envahissant mais toujours mélodieux, et la moto semble avoir alimenté le deuxième cylindre : ça tire dans les bras, ça pousse, c'est réactif, c'est digne d'un twin.
Un feu rouge coupe mon élan, je décide de m'atteler alors au départ arrêté. Feu vert, première, GAAAAAZ. C'est un poil faiblard jusqu'aux 7000trs/min, quoiqu'en ayant la poignée dans l'angle ça reste bien plus vif qu'en conduite cool, mais au delà des 7000trs/min le moteur se réveille vraiment et on ressent vraiment une poussée, comme si on avait accéléré 10% plus fort alors que la poignée est restée en butée. La moto n'a pas bougé en première, qui tire inhabituellement long, mais j'ai levé l'avant au passage de la deuxième, preuve que si on tape un peu dedans on peut en tirer quelque chose, car même la Gladius ne lève pas si facilement à l'accélération (elle a surement bien plus de poids à l'avant également). J'ai presque atteint les 12.000trs/min et pas de rupteur venu couper mon élan, je me demande bien où ils l'ont mis...
Côté compteur, on a droit à un compteur de Gladius amélioré : il est beau, agréable et lisible, et dispose de tout ce dont dispose celui de la Gladius... avec une jauge à essence en plus !
C'est une moto presque suffisante pour qui conduit exclusivement en ville, et roule tout doux... car il faut vraiment la pousser pour en obtenir le maximum. Cependant, dans sa globalité, je dirais que cette petite a tout d'une grande et est une franche réussite
Essai précédent : La Ducati Multistrada
Essai suivant : La Honda CB500F !