Haha Benjy, j'ai bien rit en lisant ton message, mais en même temps ça devait pas être bien drôle...
En décembre j'ai fait un aller-retour Paris-Strasbourg en Gladius, l'aller au sec mais par un froid polaire en équipement d'été (ne me demandez pas pourquoi), le retour en températures potables mais avec des trompes d'eau (potable aussi d'ailleurs) semblables à celle que tu décris... Et bah 500 bornes sous une telle pluie qui ne désépaissit pas, mes constatations n'ont pas été tout à fait les mêmes =>
- Le blouson (en cuir) Bering Iro est, contrairement à ce qu'ils annoncent sur le site, plutôt étanche, mais la combi pluie que j'avais par dessus y était sûrement pour quelque chose
En revanche, n'ayant pas de pantalon de moto à l'époque, j'avais mis un caleçon thermique + jean + surpantalon en toile épaisse (vieux truc de travail), mais même avec la combi pluie, c'est pas spécialement étanche comme technique. En arrivant chez moi, le papa me lance "tu devrais prendre une douche !". Non, ça c'était déjà fait.
J'avais eu la bonne idée de faire ce voyage en Doc Martens (mes chaussures de moto 100% étanches n'étaient pas assez bien), et bien le degré d'étanchéité de celles-ci m'a agréablement surpris, ça a du mettre 150km avant de me mouiller mes 2 paires de chaussettes et orteils, mais arrivé sur Paris, les deux pieds étaient bien trempés, et les chaussures ont mis 3 jours a sécher (avec du journal dedans et devant le radiateur à fond, sinon c'est pas drôle
La housse imperméable de mon sac à dos a également montré ses limites un peu trop tôt, mais tout le matériel électronique contenu à l'intérieur (téléphone, appareil photo, ordinateur portable pour ne citer qu'eux) s'en est remis, à mon grand soulagement.
Mais par contre, être obligé, sur une 2x2 voie à 110, de ralentir à 60 dans un virage pourtant pas si fermé, parce qu'il fait très sombre, que du as des phares en face dans la gueule, tu es en feu de croisement (tout le monde sait ici comment éclaire notre feu de croisement...), une pluie battante qui n'arrange rien à la visibilité, et on y ajoute un poids lourd à ta droite, une voiture derrière qui te colle et qui te fait des appels de phares parce que tu n'avances pas... Et bah je faisais pas le fier.
Je connais la N4 par coeur du haut de mes (à vue d'oeil) 37 allers-retours annuels en boite à roue des années 2010 et 2011, mais jamais elle ne m'a paru si longue et interminable. Le pire restant encore, sur les portions à double sens, de croiser un PL, pluie battante, à 90km/h chacun... Parce que même au dixième, j'arrivais pas à me dire "bon allez, encore un PL, cramponne toi"... Non, c'était plutôt "T_T un poids lourd niaaaah", cramponnade-crispation sur le guidon, fixer loin devant, se mettre bien au milieu de sa voie, et VLAN un grand coup d'air qui te fait prendre un "
angle maxi en ligne droite", simultanément à un gros SPLASH dans la face, avec le volume d'eau nécessaire à 3 personnes pour se doucher... La seconde aveugle qui suit ce passage, le temps que l'eau redescende de la visière... le temps qu'il te faut pour voir qu'un autre PL arrive en face...
La cerise sur le gateau ? J'ai entreprit cet aller-retour avec 800km d'expérience à moto. Je suis rentré chez moi avec 1800km au compteur, rincé dans tous les sens du terme, exténué de toutes les manières possibles et imaginables, mais surtout soulagé. Très soulagé. Le temps que l'émotion passe, et dans ma tête ça a viré au "I DID IT ! J'ai survécu !".
Cela dit, ce furent les 1000km les plus éprouvants, et les plus mentalement fatigants (parce qu'à absolument aucun moment je n'étais sûr d'arriver chez moi entier) de toute ma vie !
Aujourd'hui, j'aime toujours aussi peu la pluie que depuis mes débuts à moto, mais je me sens comme un chat qui a vaincu sa peur irraisonnée de l'eau, et qu'il pleuve, qu'il neige (ou pas) ou qu'il vente, c'est sur mon deux roues que je voyage !