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Notre dernier essai, la Fazer 600...
Essai Yamaha Fazer 600 – La R6 du quotidien
Publié le 18 avril 2011 à 5:56
Un roadster, une tête de fourche imposante, un double échappement sous la selle, une japonaise, un compte-tours qui monte à 16’000trs/min… sauriez-vous deviner de quelle bécane s’agit-il ?
Alors ? C’est trouvé ? Facile me direz-vous ! Le Fazer 600 fait bien partie des roadsters les plus connus du marché. Depuis des années, la lignée Fazer s’est démarquée par sa facilité à emmener, ses moteurs issus des bouilleurs de super-sportives de la marque aux diapasons, sa relative polyvalence, ses capacités à une conduite sportive, … Le Fazer 600 roule actuellement sur ses acquis et vit malheureusement ses derniers mois de commercialisation.
Approche :
C’est chez Fleury Motos à Moutier que je récupère le Fazer 600 de couleur rouge brique (officiellement, orange) de l’importateur Yamaha. Deux yeux bridés qui s’étirent longuement sur le côté, une tête de fourche rappelant les liens familiaux avec sa turbulente cousine R6, un double échappement sous la selle façon Ducati, son châssis en alu coulé mis en évidence, un collecteur d’échappement bien présent, … nul doute, j’ai affaire à un roadster qui a priori cache son jeu ! Soyons donc sur nos gardes !
Le moteur est repris de la Yamaha R6 ; dégonflé de quelques chevaux et mis au point pour plus de souplesse et de couple à bas régime, il a de bons arguments.
Prise en main :
Hop, je chevauche la Fazer 600. Sans surprises, je retrouve la position propre aux roadsters Yamaha. Le FZ1 m’étonnait par la position qu’il imposait ; assez droite, les jambes passablement repliées et un guidon bien large. Je retrouve une position similaire sur cette Fazer 600. De longues balades seront sans doute envisageables sans craindre souffrir des poignets. L’élégante selle ne ménage pas mon séant et mes septante kilos peinent à s’y enfoncer ; elle est ferme.
A l’arrêt, mon mètre septante-cinq ne permet pas à mes talons de toucher le sol… ce privilège est réservé à la pointe de mes orteils. Les petits gabarits rencontreront des problèmes lors de manoeuvres.
Comme à l’accoutumé chez Yamaha, les commodos sont d’une ergonomie remarquable. Tout tombe sous le bout des pouces et des index. Les poignées de frein et d’embrayage ne sont pas conçues pour les petites mains… c’est du bout des doigts que je m’adonnais à des freinages musclés. Décidément, le Fazer n’est pas la moto de Tom Pouce !
Un coup de démarreur et le petit quatre cylindres prend vie dans un feulement bien naïf. Il suffit d’une brève sollicitation de la poignée droite pour que le bloc de la Fazer 600 rugisse à plein poumon. C’est là que je me dis «Oh, sportif !» avec un large sourire.
Je passe le premier rapport et m’élance à travers la ville. Ce petit parcours urbain me permet de chauffer la mécanique et m’assurer de l’aisance avec laquelle il est possible de se faufiler parmi les voitures et divers obstacles. La boîte est douce et l’on apprécie jongler entre le deuxième et le troisième rapport. Seulement, un petit point noir vient entacher le tableau ; la sensibilité de l’embrayage est à apprivoiser. Le point de friction si court de l’embrayage demande un doigté digne d’un pianiste virtuose. Les premiers kilomètres ne se font pas sans à-coup et les démarrages en côte ne sont pas de toute évidence !
Assez haut perché sur la selle, je bénéficie d’un bon champ de vision ; seuls les gros SUV et autres camionnettes m’empêchent de voir au loin.
Rapidement, la mécanique atteint les 80°C, la douce température des canicules printanières aidant. Je m’extrais sans peine de la circulation et file vers des routes plus sinueuses. Le moteur de la Fazer 600 se montre très creux et peu expressif sous la barre des 7’000tr/min. Moi qui ai l’habitude de rouler des 1’000, j’avoue avoir quelques difficultés à trouver le bon rapport qui me permettra d’obtenir une relance suffisante en sortie de virage. La parfaite maîtrise de l’injection permet de rouler à des vitesses dérisoirement petites sur le dernier rapport ; il est totalement envisageable de cruiser à 50km/h. Au fil des kilomètres, j’ai très vite constaté que le bloc 600 ne rechignait pas à monter dans les tours. Je ne crains pas de dire que j’ai même trouvé très jouissif les montées en régime : le moteur ne manque pas de pêche lorsque l’on titille les 10’000tr/min… ça hurle et ça pousse fort ! Les 98cv ne sont finalement pas si timides.
Creux en bas, souple à mi-régime et rugissant haut dans les tours, ce moteur a de multiples facettes. On peut se balader sur un filet de gaz comme l’on peut s’adonner à de belles parties d’arsouille. Il y a quelques mois encore, je roulais une Honda S2000 (il nous arrive de rouler à quatre roues)… avec un brin de nostalgie, ce Fazer 600 me rappelle le comportement du 2.0 litres V-Tec.
La route se resserre et les courbes se font de plus en plus serrées. Je tombe quelques rapports et me contente de n’utiliser que les deuxième et troisième pour un maximum de performances… et de sensations (surtout!).
Je lance le Fazer d’un virage à l’autre avec poigne. De suite en confiance, je prends chaque fois un peu plus d’angle. Le roadster se laisse maltraiter et en redemande. Les montées en régimes enivrantes, le châssis affûté, une direction précise, il est très excitant d’emmener le Fazer à un rythme élevé. Cependant, le poids se fait quelque peu ressentir. Pas si lourd sur la balance, la cause est à chercher du côté de la hauteur du centre de masse. Sans doute trop haut pour permettre des changements de direction brusques sans effort. Nous n’avons pas affaire à une moto si facile à emmener en conduite sportive. A titre de comparaison, le Fazer 600 ne paraît pas plus léger que le roadster FZ1, et, pourtant, sur la balance, 10kg les séparent.
Au niveau du freinage, la Yam’ est généreusement équipée. Des étriers Nissin se chargent de ralentir efficacement l’ensemble. Un bon feeling permet de doser précisément le freinage. Progressif, précis et puissant sont les trois qualificatifs du freinage dont jouit le Fazer. L’ABS se veut agréablement permissif ; il est toujours amusant de laisser glisser la roue arrière… En parlant du frein arrière, il fait office d’un bon ralentisseur. Lors d’une utilisation en duo, il se montre très utile. La fourche présente une fermeté et un débattement limité ; ainsi, les gros freinages ne se soldent pas par un enfoncement prononcé de la fourche. Ma passagère ne s’en plaint pas !
L’amortissement de la Fazer privilégie l’efficacité au confort. On retrouve clairement la philosophie usée par le roadster FZ1. Une dose de fermeté pour plus de précision et un poil de souplesse pour un minimum de confort pour le quotidien et les longs trajets.
Considérons l’avis de mon sac de sable ! La selle se caractérise par une largeur correcte mais pêche par une fermeté presque exagérée pour un roadster qui se targue de facultés aux voyages. Heureusement, la selle arrière est bordée de longues et ergonomiques poignées. L’isolation entre la selle et les échappements a été justement pensée ; en effet, on ne ressent pas de remontées de chaleur dans la selle ou même dans les poignées. L’assise est légèrement surélevée par rapport à celle du pilote. Ainsi, on bénéficie d’une bonne visibilité depuis l’arrière. La position, quant à elle, est assez confortable. En résumé, mise à part une dureté prononcée des mousses de selle, la place de passager est passablement confortable.
L’avantage du Fazer 600 par rapport au grand frère FZ1 réside principalement dans l’adoption d’une tête de fourche pour le moins importante et efficace. Une tête de guêpe énervée prête à vous piquer, voilà comme on peut la qualifier, elle n’a rien rien de joviale ! Sa réelle utilité est à chercher dans la protection du pilote plutôt que dans l’intimidation des caisseux (bien qu’elle le fasse bien)… Elle soulage le buste des pressions exercées par le vent, même à des vitesses supérieures à 120km/h (sur autoroute allemande). On l’apprécie lors des déplacements rapides. Cependant, les épaules et le casque se trouvent hors protection.
Conclusion :
En guise de conclusion, j’ajouterai que j’ai eu un grand plaisir à rouler ce Fazer 600. Bien qu’en fin de vie, il a su me satisfaire ! Il n’est certes pas bardé d’électronique ; il n’est équiper que d’un ABS… Son moteur à multiples facettes, tantôt doux, tantôt rageur, est un modèle dans la catégorie. Le Fazer 600 est facile à emmener et se laissera apprivoiser par les plus novices. Polyvalent, il jouera le rôle de l’utilitaire durant la semaine… comme il pourra vous exalter en franchissant les cols de nos si belles Alpes.
Un autre avantage au Fazer, son prix se montre particulièrement avantageux par rapport à la concurrence et aux prestations offertes : CHF 10’440.-.
Un grand merci à Hostettler AG, importateur Yamaha pour le prêt de ce Fazer 600 ainsi qu’à l’équipe de Fleury Motos à Moutier pour sa disponibilité.
Texte de Charles Donzé.
Photos de Céline Meusy et Grégory Chopard.
Mars 2011
Bonne lecture
Edit Goeland : avec un peu de retard, voila la mise en forme. Yann, je t'apprendrai la prochaine fois !!
Essai Yamaha Fazer 600
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Re: Essai Yamaha Fazer 600
Merci Jérôme !
toujours très intéressant ces essais
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Tél : 04.68.59.22.73
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